Marie Noël Chronique de Marie Noëlle HOPITAL
Marie Noël
Chronique de Marie Noëlle HOPITAL
L'AMOUR
Si la naissance et la petite enfance sont souvent source de jubilation chez l'auteure, il n'en va pas de même
pour l'amour humain. Marie Noël pourrait chanter la phrase de Brassens : "Il n'y a pas d'amour heureux" car
l'amour est rarement réciproque, les sentiments qui s'éveillent peuvent rester à sens unique, la jeune femme
en a fait la cruelle expérience.
Lorsque d'aventure l'amour se développe entre deux êtres, il n'est pas destiné à durer, la flamme s'éteint vite
chez l'homme et c'est la passion tragique de la petite chanson qui se termine ainsi :
"Mon bien-aimé passa voilé de rêveries
l'âme ailleurs.
Sans me rien dire hélas ! sans me voir et j'en meurs."
D'une façon plus sournoise, plus subtile, le désamour guette le couple et le feu se meurt insidieusement, un
phénomène parfaitement décrit dans un long poème intitulé Désenchantement dont je vous livre juste
quelques strophes :
"Qu'il ne m'aime plus, on l'ignore
Qu'il va me trahir, qui le voit ?
Et lui ne le sait pas encore.
Mais j'entends l'amour qui décroît. (...)
Ah ! qu'un jour le bonheur s'approche
Et puis qu'il s'éloigne à jamais,
A qui puis-je en faire le reproche ?
Je le savais bien. Je savais
Que l'homme s'enfuit dès qu'il aime
Du paradis qu'il a rêvé
Mais je ne croyais pas quand même
Que c'était si tôt arrivé.
Je ne lutte ni ne réclame
On ne peut pas toujours aimer.
Mais pourquoi faut-il que mon âme
Soit en retard pour se fermer,
Et que seule elle continue
Tandis que l'amour suit son cours
Et goutte à goutte diminue,
A vouloir se donner toujours ?"