la femme -textes pour le printemps des poètes
MADAME
Par ces alexandrins, Madame j’aimerais,
Décrire élégamment vos charmes et vos traits.
Souriante fillette à l’allure candide,
Vous devenez bientôt gracieuse sylphide
Encline à vous muer près d’un prince charmant
En tendre “ Blanche-Neige ” ou “ Belle au bois dormant ”.
…Et seize ans sont échus ! Vous êtes amoureuse ;
Vous prononcez un oui, vous vivez bienheureuse,
Découvrez le bonheur de la maternité,
Aimez, donnez toujours avec facilité.
La descendance suit. Grand-maman bienvenue,
Parfois le dos courbé, par un bras soutenue,
Il vous arrive encor, par amour du devoir,
D’offrir et de transmettre à tous vents le savoir.
Puissent vos grandeurs d’âme un jour être gravées
Sur la table des lois du royaume des fées.
Daniel CARLIER
la femme aux pas de lune la femme aux pas de lune avait le front joli et le corps allégresse pour hisser ses trésors aux changeantes leçons dans quelque lieu secret où riait la déesse double de son émoi et de sa déraison la femme aux pas de lune avait le rire doux des élus de la gloire et les bras constellés d’une impérieuse loi. Qui donc avait prévu cet accueil ? Et qui croire de l’amant éternel ou de l’homme de foi ? La femme aux pas de lune avait le cil amer des repentis de vivre et le désir tremblant de silence et d’espoir. Sous le ciel moissonné de tendresse et de givre, la femme aux pas si doux interrogeait le soir... Jeanne Maillet
Femme qui est tu ?
Femme que veux-tu ?
Moderne dans tes idées
Parfois fantastique
Quelquefois utopique
Eternel féminin
Toujours pleine de charme
Tu fais rêver les hommes
Madeleine Muylaert
Elle, comme éternelle
Elle est terre d’amour ; il devient convoitise
Ce doux puits de son corps ;
Sur son sein généreux, repu, l’enfant s’endort.
Et si vaste est son cœur qu’il s’ouvre aux quatre vents
En rameaux de tendresse ;
En écho du désir elle se veut maîtresse.
Mais d’un beau chevalier soudain désarçonné
Peut surgir l’infortune
Quand passe à l’horizon la nymphe, aux yeux de lune…
Du vice, de la vertu, détient-elle la clé ?
Femme esclave, ou vénale,
Elle paie en sa chair parfois la bacchanale !
Poète il voit le ciel à travers son image
D’Eve idéalisée,
D’amie, aussi de sœur spiritualisée.
Elle est terre d’amour et moisson d’espérance ;
Son âme refleurit.
Geneviève Bailly
( Et que les femmes ne doutent plus de leur pouvoir
Jusqu’au rire des étoiles
Jacques Salomé
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Femme d’orage et de passion
Tu éclaires la vie
Et tu traverses les saisons
Tous les rideaux de pluie
Toi qui satines les matins
Avec ton cœur, avec tes mains
Dans la lumière des amours
Dans la légèreté des jours…
Toi qui distribues les étoiles
Pour habiller le moindre voile
Sur les bateaux du temps
Sur les rêves longtemps
Te poseras-tu quelque part ?
À l’orée des voyages
À la porte des iles
Au rythme des rivages
Femme forte et fragile.
À Geneviève Francine Grosdenis